Infectieuse ou inflammatoire ?
Appelée kyste, granulome, LOE (lésion d’origine endodontique), lésion Endos ou encore LIPPE (lésion inflammatoire péri radiculaire d’origine endodontique) pour être plus moderne, voire pêche ou patate, c’est finalement la dénomination parodontite apicale, ou « apical periodontitis » en anglais, qui évoque le plus la vraie nature de cette lésion. En effet, le suffixe « ite » rappelle le caractère inflammatoire de cette lésion, pourtant trop souvent associée à une lésion infectieuse.
La pathologie endodontique est certes fréquemment d’origine infectieuse, mais elle demeure une lésion inflammatoire. Ce caractère inflammatoire est très important, car il permet de mieux comprendre les objectifs du traitement endodontique qui, rappelons-le, traite la cause de façon indirecte et non directe, sauf pour la chirurgie (quoique…).
Mécanisme biologique
Dans les conditions physiologiques, l’os est en perpétuel renouvellement. Ce remaniement résulte d’une parfaite synchronisation entre résorption par les ostéoclastes et apposition par les ostéoblastes. Cette synchronisation est orchestrée par les facteurs biologiques RANK et ostéoprotégérine, eux-mêmes sous contrôle hormonal fort. Une perturbation de cet équilibre homéostatique peut engendrer une récession excessive de l’os. Par exemple, lors de la perturbation hormonale durant la ménopause féminine, l’hyper-résorption conduira à l’ostéoporose si ce désordre n’est pas contrôlé.
Dans le cas de la lésion apicale, le même phénomène se produit. La présence d’agresseurs bactériens à proximité de l’os stimule un processus inflammatoire réactionnel qui a notamment pour conséquence une suractivation ostéoclastique et, par conséquent, une résorption osseuse de contact. Cette réaction inflammatoire a pour objectif de confiner l’infection au sein du canal et, ainsi, de protéger l’organisme d’une infection directe.